Charles AZNAVOUR

El C (Come back)   Fri Mar 17, 2006 9:00 pm GMT
Hi everybody, i have discovered a wonderfull singer: Charles AZNAVOUR. What he sings is wonderfull!!!

I wonder ask me: Is he french or something else?

Just to know!

For me for me, FORMIDABLE la langue de MOLIERE!!!
greg   Fri Mar 17, 2006 10:45 pm GMT
C'est un Français d'origine arménienne qui a vécu à Marseille et à Paris.

LA BOHÊME

Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ces lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posait nue

La bohème, la bohème
Ça voulait dire on est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver

La bohème, la bohème
Ça voulait dire tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie

Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
Du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'assayait enfin
Devant un café-crême
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie

La bohème, la bohème
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts

La bohème, la bohème
On était jeunes, on était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout
greg   Fri Mar 17, 2006 11:19 pm GMT
Exact. La deuxième ville arménienne de France est Marseille, après Paris. La communauté arménienne de Marseille est très puissante.
Jordi   Mon Mar 27, 2006 8:42 pm GMT
Une des chansons plus belles jamais écrites et qui fait que le français s'élève au-dessus des petites misères politiques.
greg   Tue Mar 28, 2006 4:14 am GMT
Allez, une autre :

JE ME VOYAIS DÉJÀ

À dix-huit ans j'ai quitté ma province
Bien décidé à empoigner la vie
Le cœur léger et le bagage mince
J'étais certain de conquérir Paris
Chez le tailleur le plus chic, j'ai fait faire
Ce complet bleu qui était du dernier cri
Les photos, les chansons et les orchestrations
Ont eu raison de mes économies
Je me voyais déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait
Je me voyais déjà adulé et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient
J'étais le plus grand, des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens m'acclamaient debout
Je me voyais déjà, cherchant dans la liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre à mon cou
Mes traits ont vieilli bien sûr, sous mon maquillage
Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du ressort
Mon coeur c'est aigri un peu en prenant de l'âge
Mais j'ai des idées, je connais mon métier, j'y crois encore
Rien que sous mes pieds de sentir la scène
De voir devant moi un public assis, j'ai le coeur battant
On ne m'a pas aidé, je n'ai pas eu de veine
Mais au fond de moi, je suis sûr au moins que j'ai du talent
Mon complet bleu, il y a trente ans que je le porte
Et mes chansons ne font rire que moi
Je cours le cachet, je fais du porte à porte
Pour subsister, je fais n'importe quoi
Je n'ai connu que des succès faciles
Des trains de nuits et des filles à soldats
Les minables cachets, les valises à porter
Les petits meublés et les maigres repas
Je me voyais déjà, en photographie
Aux bras d'une star, l'hiver à la neige et l'été au soleil
Je me voyais déjà, racontant ma vie,
L'air désabusé, à des débutants friands de conseils
J'ouvrais calmement, les soirs de première
Mille télégrammes de ce tout Paris qui nous fait si peur
Et mourant de trac, devant ce parterre
Entrer sur la scène, sous les ovations et les projecteurs
J'ai tout essayé pourtant, pour sortir du nombre
J'ai chanté l'amour, j'ai fait du comique et de la fantaisie
Si tout a raté pour moi, si je suis dans l'ombre
Ce n'est pas ma faute mais celle du public qui n'a rien compris
On ne m'a jamais accordé ma chance
D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent
Moi j'étais trop pur ou trop en avance
Mais un jour viendra où je leur montrerai que j'ai du talent