'guest' : « no Latin text ever showed something like "w" or the Gothic "th" ».
Ce sont les langues romanes dont il est question, pas le latin.
D’autre part on trouve nombre d’écrits latins où le <w> est utilisé.
Exemple → le « Capitulaire monastique » rédigé pour le synode d’Aix-la-Chapelle en 817 par Benoît d’Aniane, un aristocrate latinographe d’ascendance wisigothe, originaire du marquisat de Gothie (ancien duché de Septimanie, ancienne Narbonnaise première) :
« [...] quibus autem necesse est itineris causa, alias duas manicas, quas vulgo wantos appellamus, in æstate, muffulas in hyeme vervecinas [...] ».
L’étymon <wantus>/<uuantus>/<uantus>/<vuantus>/<vantus>/<guantus>/<gantus> utilisé en scriptomédiolatin signifie {gant = Handschuh} ; il est en concurrence avec <chiroteca>, <manica> & <plumbatus>.
On pourra revenir sur l’origine de <wantus>, à l’instar de <guérir>, <guerre>, <guêpe> & <blanc>.
'guest' : « are you saying what you're saying in order to make conversation and healthy debate [...] or do you really believe what you are saying? ».
Sur quel point précis porte ta question ?
'guest' : « Probing the possibilites, what indications or suggestions do you provide to support the contrary to w- being germanic? Convince Me. »
Eh bien c’est assez simple. L’hypothèse officielle selon laquelle le <w> initial est d’origine exclusivement germanique est basée sur le fait que les étymons en question ont été obligatoirement empruntés par les romanophones médiévaux à des langues germaniques anciennes. Plus précisément, l’étymologie officielle française postule que ces étymons ont été importés de l’ancien bas-francique (ABF).
Ainsi, la doxa profrancique pose les schémas suivants :
1] germanique [sic] *<blank> → ororoman (OR) /blank/ → ancien français (AF) <blanc> <blanch> <blank> <blaunch> <blaunk> (etc)
2] ABF *<warjan> → OR /(g)warir/ → AF <garer> <garier> <garir> <gaurir> <guarer> <guarir> <guaurir> <guerir> <gwarir> <warir> (etc)
3] latin <vespa> + ABF *<wespa> → OR /?/ → AF <guespe> <vespe> <waspe> <wepe> <wespe> (etc)
4] ABF *<werra> → OR /(g)wera/ → AF <gair> <gierre> <guere> <guerre> <gwere> <gwerre> <waire> <were> <werre>.
Or tous les étymons germaniques cités par l’étymologie officielle sont d’une part non-attestés et appartiennent d’autre part à l’ancien bas-francique (excepté *<blank> qui est réputé "germanique" sans plus de précision).
La non-attestation des étymons paléogermaniques suffit à ranger l’étymologie officielle dans la même classe que la piste cortézienne : la classe des hypothèses, des conjectures. Donc un point partout, la balle au centre.
Ensuite l’intuition cortézienne semble jouir de plusieurs avantages sur la doxa profrancique traditionnelle :
1] la supputation d’un emprunt aux langues paléogermaniques implique, par définition, un élément de complexité externe (contact interlangues roman/germanique), qui demande à être prouvé avec autre chose que des étymons non-attestés, là où Cortez se limite à une simple évolution endogène qui exclut le latin et le germanique : indo-européen → italique → roman → langues romanes modernes ;
2] l’école profrancique pêche également par défaut de cohérence : comment expliquer qu’une ribambelle d’étymons prétendûment empruntés à l’ancien bas-francique par les romanophones médiévaux de la Gaule septentrionale se soient retrouvés pratiquement inaltérés dans des régions aussi éloignées que la Toscane, la Catalogne, la Galicie, la Calabre, la Bétique, la Sardaigne et la Sicile ?
3] l’étymologie romanisante actuelle est la fidèle héritière des pères fondateurs, des étymologistes germanophones du XIX siècle, pour qui l’absence de vocable latin répertorié pour rechercher la paternité d’un étymon roman valait automatiquement présomption d’origine germanique ; Cortez conteste non seulement la filiation latine, mais aussi l’origine germanique conçue pour suppléer à toute vacance latine, et déplore l’inertie qui nous cantonne encore aux "découvertes" du XIXe siècle.
Mais j’ai bien peur de ne pouvoir te convaincre car il faut reconnaître que tout ce dont disposent les tenants de l’une et l’autre thèse ne sont malheureusement que de simple suppositions — jusqu’ici en tout cas.
'guest' : « And please don't use the same old "it's the same word/form/meaning in all the Roman languages (except maybe Romanian)" routine again. That doesn't prove anything except that Romance languages have little individuality and like to copy-cat one another and borrow each others' words and use them in the same way. That's not convincing proof for people on our level. »
L’hypothèse d’un copier-coller lexical de proche en proche doit être comparée à celle d’une transmission en ligne directe (paléoroman → langues romanes modernes).
'guest' : «Ok, that was a little rude. I apologize. But doing this is akin to saying that 'nation' is a questionable Latinate word because:
British English - nation
American English - nation
Australian English - nation
New Zealand English - nation
Middle English - nacioun, nation
Frisian - naasje
Plautdietsch - natsjoon
High German - Nation
Dutch - natie
Scots - nation
Danish - nation
Norwegian - nasjon
Swedish - nation
Icelandic - þjóð (from another ancient Indo-European root)
maybe not a perfect one to one analogy, but you get the point? The linguistic 'bloc' of Romance in regards to homogenity and unity does not impress me much. It's all the same frickin' language anyway. It's no surprise that there are so many similarities. [Duh.] Go impress someone over the similiarities between all the Slavic languages, or the Scandinavian languages. Big Deal. »
Dans le que tu abordes, la migration de <nation> est attestée et amplement documentée. Par exemple Etymonline signale, ainsi que tu l'indiquais, que An <nation> est issu de AF <nacion> et en effet en moyen-anglais on trouve : « As for þe nacioun of bestis, þe erþe broȝte out fleeȝis » & « Thus did this Prynce Dermot hym̄-Selfe and al othyr Prynces of his Nacion̄ in lond for euer encombre by oppressyon̄ ».
Dans les exemples que je citais, on ne trouve aucun écrit attestant de la réalité de l’emprunt germanique → roman.