Jules Verne and Breton

Skippy   Tue Jul 22, 2008 12:10 am GMT
Just a quick question, I just read that Jules Verne was a Breton... Any chance he spoke the language?
K. T.   Tue Jul 22, 2008 1:55 am GMT
He studied Latin (I think) and was an Esperanto enthusiast. Esperantist? I think there is at least one person here who is enthusiastic about Breton, so maybe he (or she) will see this.

You could also write to the Jules Verne official site (they have English and French) and ask them.
Guest   Tue Jul 22, 2008 2:49 am GMT
Jules Verne was from Nantes, in the East of Brittany. Celtic hasn't been spoken there for fifteen centuries.
Remember that even in Brittany, Breton has always been a minority language. Only the western half enjoyed a Celtic revival when settlers came from British Cornwall. The most populous areas, with the largest towns (Rennes and Nantes), remained unaffected.
Skippy   Tue Jul 22, 2008 3:44 am GMT
Yeah I assumed so, but I was just wondering if perhaps his parents spoke it or if he ever attempted to pick it up.
Guest   Tue Jul 22, 2008 6:43 am GMT
the mother language of 99% of Bretons is french. In Nantes it is 100%, because that city is romance speaking since the roman occupation. Almost no chance that he spoke Breton.

many people here should stop to have fantasms about regional languages in France, andespecially about the so-called supposed "celticness" of Britanny.
PARISIEN   Thu Jul 31, 2008 6:39 am GMT
<< many people here should stop to have fantasms about regional languages in France, and especially about the so-called supposed "celticness" of Britanny >>

-- Brittany is just as Celtic as Ireland... Everyone knows a couple of Breton words but only a tiny minority really uses the language.

Jules Verne had strange ideas about languages. In '20 000 Lieues Sous Les Mers' there is an interesting scene when Prof. Aronnax (along with his servant Conseil from Flanders and Ned Land fro Canada) meets for the first time Captain Nemo, who appears to speak some special con-language. They try to communicate, using French, English, and German. The narrator correctly states that English is the "almost universal language", but assumes that a Fleming is natively able to speak the purest German !

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"Le plus grand des deux, évidemment le chef du bord, nous examina avec
une extrême attention, sans prononcer une parole. Puis, se retournant
vers son compagnon, il s'entretint avec lui dans une langue que je ne
pus reconnaître. C'était un idiome sonore, harmonieux, flexible, dont
les voyelles semblaient soumises à une accentuation très variée.

L'autre répondit par un hochement de tête, et ajouta deux ou trois mots
parfaitement incompréhensibles. Puis du regard il parut m'interroger
directement.

Je répondis, en bon français, que je n'entendais point son langage ;
mais il ne sembla pas me comprendre, et la situation devint assez
embarrassante.

« Que monsieur raconte toujours notre histoire, me dit Conseil. Ces
messieurs en saisiront peut-être quelques mots ! »

Je recommençai le récit de nos aventures, articulant nettement toutes
mes syllabes, et sans omettre un seul détail. Je déclinai nos noms et
qualités ; puis, je présentai dans les formes le professeur Aronnax,
son domestique Conseil, et maître Ned Land, le harponneur.

L'homme aux yeux doux et calmes m'écouta tranquillement, poliment même,
et avec une attention remarquable. Mais rien dans sa physionomie
n'indiqua qu'il eût compris mon histoire. Quand j'eus fini, il ne
prononça pas un seul mot.

Restait encore la ressource de parler anglais. Peut-être se ferait-on
entendre dans cette langue qui est à peu près universelle. Je la
connaissais, ainsi que la langue allemande, d'une manière suffisante
pour la lire couramment, mais non pour la parler correctement. Or, ici,
il fallait surtout se faire comprendre.

« Allons, à votre tour, dis-je au harponneur. A vous, maître Land,
tirez de votre sac le meilleur anglais qu'ait jamais parlé un
Anglo-Saxon. et tâchez d'être plus heureux que moi. »

Ned ne se fit pas prier et recommença mon récit que je compris à peu
près. Le fond fut le même, mais la forme différa. Le Canadien, emporté
par son caractère, y mit beaucoup d'animation. Il se plaignit
violemment d'être emprisonné au mépris du droit des gens, demanda en
vertu de quelle loi on le retenait ainsi, invoqua l'_habeas corpus_,
menaça de poursuivre ceux qui le séquestraient indûment, se démena,
gesticula, cria, et finalement, il fit comprendre par un geste
expressif que nous mourions de faim.

Ce qui était parfaitement vrai, mais nous l'avions à peu près oublié.

A sa grande stupéfaction, le harponneur ne parut pas avoir été plus
intelligible que moi. Nos visiteurs ne sourcillèrent pas. Il était
évident qu'ils ne comprenaient ni la langue d'Arago ni celle de Faraday.

Fort embarrassé, après avoir épuisé vainement nos ressources
philologiques, je ne savais plus quel parti prendre, quand Conseil me
dit :
« Si monsieur m'y autorise, je raconterai la chose en allemand.

-- Comment ! tu sais l'allemand ? m'écriai-je.

-- Comme un Flamand, n'en déplaise à monsieur.

-- Cela me plaît, au contraire. Va, mon garçon. »

Et Conseil, de sa voix tranquille, raconta pour la troisième fois les
diverses péripéties de notre histoire. Mais, malgré les élégantes
tournures et la belle accentuation du narrateur, la langue allemande
n'eut aucun succès.

Enfin, poussé à bout, je rassemblai tout ce qui me restait de mes
premières études, et j'entrepris de narrer nos aventures en latin.
Cicéron se fût bouché les oreilles et m'eût renvoyé à la cuisine, mais
cependant, je parvins à m'en tirer. Même résultat négatif.

Cette dernière tentative définitivement avortée, les deux inconnus
échangèrent quelques mots dans leur incompréhensible langage, et se
retirèrent, sans même nous avoir adresse un de ces gestes rassurants
qui ont cours dans tous les pays du monde. La porte se referma.