villages of France

guest guest   Wed May 20, 2009 10:32 pm GMT
" In the pictures, the walls are not like in the book - isn´t this kind of wall construction typical "Germanic"? So the houses have "Celtic" roof and "Germanic" walls? "


You should stop reading comics! ;) Asterix doesn't describe modern france! Pre-roman Gaul itself was probably very distant to the reality...

There is no such a thing as "germanic" or "celtic" walls or roofs. The vernacular architecture was firslty made to be adapted to local materials and local climate. Even if some technics might have originated to some areas (such as roman tile roofs), on the other way the distinction between "celtic"/"germanic" roofs/walls has not much meaning, especially when you relate it to Asterix, which is not an historical book!


To answer the question, straw roofs are pretty rare in France. You might find some exemples in Normandy (not many): most of them are relatively new "renewal" of this king of construction. In other regions I never saw them.

In Camargue (swamp plain along the mediterranean bit like everglades), there is a sort of similar construction:
http://www.immobilier-vauvert.com/images/immobilier-vauvertb.jpg
that is a bit strang looking compared to the regional architecture that surrounds : http://www.iupaic.univ-cezanne.fr/part1/part1_photo_2.jpg
guest guest   Wed May 20, 2009 10:49 pm GMT
" In the pictures, the walls are not like in the book - isn´t this kind of wall construction typical "Germanic"? So the houses have "Celtic" roof and "Germanic" walls? "


I think that what you call "germanic walls" is the half-timbered kind of wall.
Actually, even if today you'll find most of this kinds of construction in traditional German architecture (but also some in older villages in England and Normandy), it is also present in other parts of Europe, including southern Europe (many exemples in Spain and southwest France, but with different other architectural features than German ones).

Actually this kind of wood walls were already used in the Roman empire. At that time, and in medieval times they were made to be covered by "enduit", the structure should not had to be seen. It is quite recently than in Europe, in the same time than some medieval renewal fashions (XIXth), that the "enduits" have been put off.
http://en.wikipedia.org/wiki/Opus_craticum

In Spain half timbered houses look quite deferently than German ones
http://farm3.static.flickr.com/2105/1727910637_23995a47e5.jpg
http://frysingerreunion.org/1/spain/covarrubias07.jpg
PARISIEN   Thu May 21, 2009 10:50 pm GMT
<< There is no such a thing as "germanic" or "celtic" walls or roofs. The vernacular architecture was firslty made to be adapted to local materials and local climate. >>

-- Non. L'architecture vernaculaire est un marqueur ethno-culturel au même titre que la langue.
Et les cas intéressants sont justement ceux où il y a contradiction entre les deux.
La France est un cas spécialement intéressant. Contrairement à l'Allemagne et surtout l'Italie où règne une impressionnante homogénéité, le territoire francophone européen manifeste un peu partout des conflits entre différentes traditions constructives. Des conflits très riches d'enseignements (même si ils donnent souvent aux vieux villages et quartiers de villes un aspect hétérogène et anarchique bien de chez nous !)

Le cas lorrain est le plus évident : que l'architecture "latine" se soit maintenue jusqu'en pays germanisé nous renvoie au fait que l'unique zone de colonisation et occupation militaire romaine intensives en Gaule, en dehors de la zone méditerranéenne, se trouvait à l'Ouest du Rhin. Le climat lorrain n'était pas a priori favorable aux toits plats!

Les isolats d'architecture "celtique" (guillemets à dessein) dans le Sud se trouvent dans des zones montagneuses difficiles d'accès. Par contre, les toits plats et la tuile ronde ont remonté la vallée du Rhône et celle de la Garonne pour se répandre par les plaines de Saintonge et du Poitou jusqu'aux abords de Nantes : l'influence méridionale a parcouru les accès faciles en laissant des "buttes témoins" dans les pays moins accessibles, au coeur des Alpes, au pied des Pyrénées et jusque dans le Gevaudan et dans le Rouergue.

Contradiction significative avec l'expansion de la langue d'oïl: étant donné qu'à partir de Clovis la puissance est passée au Nord de la Seine, c'est maintenant la langue d'oïl qui dévale dans le Centre-Ouest jusqu'à la Garonne, et qui dans la vallée du Rhône modifie l'occitan pour en faire le franco-provençal, une langue qui se souvient dans ses morphologies de ses racines d'oc mais a été en quelque sorte compatibilisée avec la langue d'oïl. Et là, c'est dans le Limousin et le Nord de l'Auvergne que reste une grosse butte témoin occitane. Ce qui tend à me confirmer dans l'idée que le roman originel de France était l'occitan (cf le Serment de Strasbourg), et que la langue d'oïl est une innovation tardive qui s'est faite invasive dans le Sud.

Au sujet des colombages dans le Sud-Ouest; leur prévalence maxi se constate dans le Pays Basque, un type similaire se voit dans les Landes et apparaît sporadiquement dans le reste de l'Aquitaine, la Navarre et le Nord de la Vieille-Castille. Bref, entre basse-Garonne et haut-Ebre: ce qui recopie exactement l'aire maximale d'expansion basque.
Blank   Fri May 22, 2009 1:29 am GMT
Blank   Fri May 22, 2009 1:42 am GMT
So, Americans find that this is the most typical French popular architecture:
http://www.cijoint.fr/cj200905/cijYZ8wstx.jpg

Not a surprise, this is just the style the French exported to Canada (Quebec City):
http://canada.sebastienangot.fr/gallery/vieux_quebec.jpg
CPRR   Fri May 22, 2009 2:20 am GMT
guest guest   Fri May 22, 2009 1:06 pm GMT
<< There is no such a thing as "germanic" or "celtic" walls or roofs. The vernacular architecture was firslty made to be adapted to local materials and local climate. >>
-- Non. L'architecture vernaculaire est un marqueur ethno-culturel au même titre que la langue. "


S'il est clair qu'il existe des relations évidentes entre l'architecture vernaculaire et les espaces linguistiques régionaux (je n'irais pas jusqu'à dire "etno-culturel", étant donné l'ambiguité et la connotation du terme "ethnie": parler d'une ethnie vendéenne me paraitrait exagéré, voire douteux)

Il est cependant exagéré d'utiliser un terme relatif à des groupes de langues tel que "celtique" pour définir des éléments de constructions précis tels qu'un type de toitures... Qui plus est n'est pas lié à une origine ou présence celtique. En l'occurence les toitures en ardoises à forte pente.

Autant les toitures à faible pente et tuiles canal nous ont bien été transmises par la colonisation romaine, et donc trouvent bien leur origine dans une culture "latine", les toitures en ardoise (que tu nommes "celtiques" n'existaient pas dans la Gaule pré-romaine, ni durant la période Romaine. L'exploitation de l'ardoise a commencé au XIe siecle dans les régions schisteuses, ou elle a y progressivement remplacé la terre cuite: Aujourd'hui on trouve encore une correlation entre la présence de sols schisteux et la présence de contructions en ardoises: Bretagne, massif central, Ardennes (d'ou forte presence de l'ardoise en Wallonie, Luxembourg et ouest de l'allemagne), pyrénées, Alpes. A partir de ces regions d'origine, l'usage s'est étendu premièrement le long des voies de communications naturelles (Ex; Loire: A partir des gisements de l'ouest la toiture en ardoise s'est répendue jusque vers Orleans, mais en restant près de l'axe fluvial, au delà, la navigation difficile a bloqué cette influence)

En regardant la carte des gisements et de l'utilisation traditionnelle du matériau on comprend bien le phénomène.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/07/Sites_ardoisiers_en_France.jpg
http://www.caueariege.org/images/carte-france.jpg

On voit bien comment depuis l'ouest son usage a pénétré l'intérieur en suivant les cours d'eau (loir, cher) et le long de la Seine (acheminement par la mer et ensuite en voie fluviale.

Ensuite d'autres phénomènes sont en jeu. Après la renaissance et le développement des châteaux de la Loire utilisant des couvertures en ardoises, un phénomène de mode en faveur de ce type de toiture a pénétré l'architecture "artistocratique", d'ou son développement à Paris, tandis que les alentours sont restés dans une tradition de la tuile plate en terre cuite.

De même, parler de "mur germanique" pour parler des structures à colombages est tout a fait incorrect. Il est attesté que ce type de construction a existé en Gaule (et ailleurs) bien avant l'arrivé des envahisseurs germaniques (Vitruve, qui n'était pas Allemand, avait bien décrit son usage dans l'empire romain)


Mais il est vrai que les traditions contructives peuvent suivre aussi des zones d'influences culturelles: c'est vrai pour la présence de pannes flamandes en Picardie et Nord-pas-de-Calais, ou de "tuiles Allemandes" en Alsace.

Concernant la présence de toitures à tuiles canal (issues des tuiles romaines), il faut bien comprendre qu'à l'époque romaine, toutes les villes nouvelles construites par les Romains en étaient dotées. Les romains ne se sont pas mis à construire différement au nord de la Loire...

concretement celà veut dire que tout le territoire de la Gaule Romaine connaissait ce type de toitures, en tout cas en milieu urbain. Certaines régions les ont gardés sans doute pour diverses raisons (plus forte présence de villes romaines), mais aussi (et surtout) pour des raisons climatiques, bien que celà ne suffise pas à expliquer quelques anomalies comme le fait de s'être maintenues en Lorraine.

Il ne faut pas oublier que la toiture en tuile plate (terre cuite) est aussi d'une certaine manière une évolution de la tuile romaine, dont on a gardé que la "tégula" (d'ou "tuile"). La "tegula" était la partie plate de la toiture romaine (tandis que la tuile "canal" est issue de l'imbrex qui la recouvre)
http://www.ac-grenoble.fr/ecole/laplaine.albertville/photos%20pour%20le%20site/Rom%20tuile%20romaine.JPG

Là ou les zones d'influences linguistiques ont pu jouer un rôle certain c'est dans la définition précise de la ligne de division entre les régions ou l'on a gardé le système de toiture à faible pente+imbrex (toiture "canal"), et les régions ou celle-ci a évolué nettement vers un système plus adapté au climat pluvieux du nord de la France, probablement du fait que l'on faisait plus facilement appel aux ligues d'artisants parlant sa propre langue ou variante dialectale, d'ou l'apparition de phénomènes d'homogénéisation des techniques pour une même région linguistique (qui autorisent cependant de grosses variations en fonction du microclimat, de l'altitude (besoins constructifs très differents à cause de la rudesse du climat), ou de la facilité de trouver tel ou tel matériau à proximité pour le moindre coût.



" Et les cas intéressants sont justement ceux où il y a contradiction entre les deux.
La France est un cas spécialement intéressant. Contrairement à l'Allemagne et surtout l'Italie où règne une impressionnante homogénéité, le territoire francophone européen manifeste un peu partout des conflits entre différentes traditions constructives. Des conflits très riches d'enseignements (même si ils donnent souvent aux vieux villages et quartiers de villes un aspect hétérogène et anarchique bien de chez nous !) "


Là je suis assez peu d'accord avec toi. Chaque région présent souvent des caractéristiques très homogènes, c'est une des caractéristiques qui font des village français dêtre considérés comme ayant beaucoup de caractère (cf. les exemples de villages très "purs" que l'on a vus postés précédement). Comme tu l'as toi-même noté, il y a souvent un certain degré de correllation entre langues régionales et un certain type d'architecture homogène, et que l'on passe de façon rapide de l'un à l'autre, dans des "zones de transition" qui souvent ne sont pas très larges.

Mais cependant, comme il y a sur l'ensemble du territoire il existe une très grande variété de types constructifs differents, il y a aussi beaucoup de "zones de transitions", dans lequelles on peut trouver cet aspect hétérogène dont tu parles.

quand on observe notre carte de référence
http://www.caueariege.org/images/carte-france.jpg
on remarque qu'il existe de larges zones assez homogènes: grande zone orange dans tout le sud+cote Atlantique+vallée du Rhone, grande zone "marron" (bassin parisien), grande zone "bleue" dans le grand nord-ouest... Et d'autres zones très hétérogènes : Bourgogne, Franche-comté, haute Normandie, Limousin, Alpes, Dordogne... dans lesquelles il est souvent bien difficile de déceler une tradition constructive dominante.




" Les isolats d'architecture "celtique" (guillemets à dessein) dans le Sud se trouvent dans des zones montagneuses difficiles d'accès. Par contre, les toits plats et la tuile ronde ont remonté la vallée du Rhône et celle de la Garonne pour se répandre par les plaines de Saintonge et du Poitou jusqu'aux abords de Nantes "

Il fut une époque ou cette influence "meridionale" allait bien au delà de Nantes. Toutes les villes du nord de la Gaule en étaient équipées, il en reste encore une trace à Paris dans les termes de Cluny). Elles ne furent remplacées que lorsque l'on développa plus tard des types de toitures plus adaptés.



" l'influence méridionale a parcouru les accès faciles en laissant des "buttes témoins" dans les pays moins accessibles, au coeur des Alpes, au pied des Pyrénées et jusque dans le Gevaudan et dans le Rouergue. "

tu oublies aussi de dire qu'il a aussi des raisons climatiques propres à ces régions difficiles d'accès: ce sont des zone d'altitude. Dans les zones d'altitudes en Italie on retrouve aussi une absence de tuiles "canal".
guest guest   Fri May 22, 2009 1:38 pm GMT
" Les isolats d'architecture "celtique" (guillemets à dessein) dans le Sud se trouvent dans des zones montagneuses difficiles d'accès. Par contre, les toits plats et la tuile ronde ont remonté la vallée du Rhône et celle de la Garonne pour se répandre par les plaines de Saintonge et du Poitou jusqu'aux abords de Nantes, l'influence méridionale a parcouru les accès faciles en laissant des "buttes témoins" dans les pays moins accessibles, au coeur des Alpes, au pied des Pyrénées et jusque dans le Gevaudan et dans le Rouergue. "


Le problème de ce raisonnement, c'est que tu pars du principe qu'avant l'arrivée de Romains en Gaule, il préexistait ce type d'architecture que tu appelle "celtique" dans l'ensemble du territoire (toitures d'ardoises), et que ce sont les Romains qui ont fait remonter leur toitures à tuile canal en évitant de "romaniser" ces territoires isolés, et en s'arrêtant à la Loire...

Or, ce type d'architecture que tu nommes "celtique" c'est développé bien après la période Gauloise et Gallo-romaine... Près de 10 siècles après!
Il ne peut donc pas s'agir d'un reliquat d'une présence celtique ancienne curieusement épargnée par l'influence Romaine.

Par ailleurs, dans les régions du val de Loire, aujourd'hui considérées comme l'exemple de la "pureté" du type architectural à toiture d'ardoise (que beaucoup d'étrangers ici on déclaré qu'ils considéraient comme la quintessence française) ont été très romanisées dans le passé gallo-romain: à cette époque Tours, Orleans, Nantes, etc. étaient des villes gallo-romaines aux toits plats et a tuile romaine, comme celles du sud.
PARISIEN   Fri May 22, 2009 3:02 pm GMT
<< Et d'autres zones très hétérogènes : Bourgogne, Franche-comté, haute Normandie, Limousin, Alpes, Dordogne... dans lesquelles il est souvent bien difficile de déceler une tradition constructive dominante. >>
-- Les compagnons charpentiers et maçons se transmettaient des habitudes et des traditions à l'échelle du canton, guère plus. Ça tendait à préserver pendant des siècles des usages particuliers très localisés, alors que langues et dialectes tendent à s'homogénéiser sur de bien plus vastes étendues.

<< Dans les zones d'altitudes en Italie on retrouve aussi une absence de tuiles "canal" >>
-- Oui, on trouve des lauzes dans les vallées occitanes du Piémont, au Val d'Aoste, et dans la frange rhéto-romaine, notamment le pays ladin au Sud-Tyrol. C'est quand même assez significatif!

Mais en fait, le facteur culturel premier dans l'allergie italienne (et romaine) à la construction en bois est l'habitat groupé, systématiquement mitoyen. Bois et chaume, ça voulait dire risque de propagation d'incendies.
Le chaume (qui est la couverture primordiale, partout) a donc été très tôt proscrit dans le monde romain. Vitruve mentionne l'appareillage à ossature bois... pour le critiquer férocement.

La pente n'a rien à voir avec les facteurs climatiques. Les plaines du Piémont et de Lombardie sont plus souvent enneigées que la Bretagne ou la Flandre ! La pente à 50° et plus vient de la tradition du chaume, qui pour être étanche a besoin d'une forte inclinaison.

A contrario, l'habitat de montagne présente souvent des pentes intermédiaires, vers 40°, aussi bien dans les Vosges que les Alpes ou le Gévaudan. Cela vient de la tradition des lauzes, qui tiennent par leur propre poids à condition de n'avoir pas trop de pente.

De même, dans le plaines au nord de l'Auvergne (Limagne, Bourbonnais), l'architecture vernaculaire est alignée sur les canons "franciens" (tuile plate, etc.), la tuile canal fait son apparition à partir de Riom et Clermont-Ferrand, dès qu'on entre en montagne. Ici, c'est le style méridional qui fait figure de butte témoin.

Le chaume s'est donc maintenu et se maintient encore dans les pays à habitat très dispersé (comme les bocages de l'Ouest). Mais quand les gens ont voulu un matériau plus pérenne, plus résistant, ils ont été obligés de passer à l'ardoise: les charpentes séculaires adaptées au faible poids du chaume ne pouvaient pas supporter les tuiles. C'est pourquoi l'ardoise d'Angers s'est exportée jusque très loin en Normandie (c'était ça ou la tôle ondulée, qu'on voit hélas souvent au Pays d'Auge...), alors que des régions plus proches (comme le Perche) qui étaient de bonne heure passée à la tuile plate avaient eu le temps de généraliser des charpentes plus solides.

<< Il fut une époque ou cette influence "meridionale" allait bien au delà de Nantes. >>
-- Absolument. On en trouve des témoignages archéologiques jusqu'en Angleterre et en Rhénanie.
Mais la vérité oblige à dire que ce style s'est trouvé déconsidéré à partir d'un moment donné — un moment qu'on peut relier à celui où le domaine d'oïl prend l'ascendant sur celui d'oc.
Si tu connais la région nantaise, tu as dû remarquer que la partie noble des exploitations rurales (le bâtiment d'habitation) est construit en style "nordique", les toits plats et la tuile méridionale sont réservées aux communs, aux granges... Même chose entre Châtellerault et Poitiers, et jusque dans le Quercy, où dans l'Est de la Champane.
Oui, je sais, c'est politiquement incorrect... Mais on peut comparer ça aux musées et hôtels de ville 3e République implantant des combles à la Mansart et des ardoises jusqu'à Marseille.

Bien sûr, le pan de bois n'a rien de spécifiquement germanique, mais il s'est mieux préservée en terre teutonne en raison de la préférence (bien maintenue aux USA) pour la maison détachée, que Tacite signalait déjà dans sa "Germanie" (encore le facteur risque d'incendie). Le fait spécifiquement germanique est de mettre la façade en pignon, ce qui paraît lié à l'habitude de diviser les parcelles en lanières perpendiculaires aux chemins.
Bizarrement, l'habitat patricien urbain (mais pas rural) des villes de la moitié Nord de la France a adopté au Moyen-Âge cette disposition du pignon sur rue : sûrement un effet de mode parallèle à la vogue des prénoms germaniques. Encore un marqueur culturel.

Pour la Lorraine: la présence militaire romaine a été intense dans cette zone névralgique à l'Ouest du Rhin, et il semble vérifié que les villes ont par exception conservé ce style méditerranéen au Moyen-Age. Il s'est étendu aux campagnes assez tardivement (18e siècle), favorisé par la structure spécifique des villages-rues lorrains: crainte de l'incendie, une fois de plus, et d'autre part c'était une époque de prospérité rurale (lente montée des prix agricoles) qui a incité à étendre les bâtiments d'exploitation, ce qu'on ne pouvaient faire qu'en profondeur, et qui aurait conduit à des hauteurs de charpente insoutenables techniquement.

On a là une pluralité de facteurs culturels, sociologiques, économiques, techniques. Le climat ne compte guère !

La tuile canal était encore attestée il y a un siècle dans le Sud-Ouest de la Sarre, mais les Allemands auraient délibérément laissé dépérir ce style "welsche". On me dit qu'il y en a encore mais je n'en ai pas vu personnellement. J'en ai vu par contre au Grand-Duché, mais surtout pour des bâtiments à l'abandon. Elle est toujours bien vivante au Sud de la Wallonie, au pied de l'Ardenne, malgré la présence de carrières de schiste toutes proches ! On appelle ce coin la "Provence Belge"...

http://moksha1.photo.doctissimo.fr/TORGNY-BE/Bienvenue-a-Torgny-photo35763-3245.html

http://picasaweb.google.com/lh/photo/FsOEkHtsE6KRenHXqplRrQ

http://www.florenville.org/excursions.html
guest guest   Fri May 22, 2009 4:48 pm GMT
Oui, cet exemple de Torgny est aussi celui sur lequel je suis tombé lorque j'ai essayer de faire quelques recherches sur le Sujet. Je pensait que tu connaissais personnellement un ou des villages Allemand dans la même situation... Apparemement c'est trop tard... !

En tout cas ce village de Torgny est assez inhabituel pour un village Belge (juste à la Frontière), et fait pas mal penser à ceux que l'on trouve dans la région des pierres dorées, dans le beaujolais, plus qu'à la Provence. Il semble tout de même assez exceptionel dans le contecte Wallon.





<< Et d'autres zones très hétérogènes : Bourgogne, Franche-comté, haute Normandie, Limousin, Alpes, Dordogne... dans lesquelles il est souvent bien difficile de déceler une tradition constructive dominante. >>
-- Les compagnons charpentiers et maçons se transmettaient des habitudes et des traditions à l'échelle du canton, guère plus. Ça tendait à préserver pendant des siècles des usages particuliers très localisés, alors que langues et dialectes tendent à s'homogénéiser sur de bien plus vastes étendues.




Oui, mais il est aussi vrai que des vastes régions présentes de caractéristiques tout à fait similaires sur des espaces largement plus grands que des cantons... Je pense par exemple à la façade Atlantique, depuis la Vendée jusqu'à l'estuaire de la Gironde, qui présente des similitudes fortes: (en particulier par rapport à l'architecture vernaculaire Bretonne au nord, mais aussi celle de la Dordogne ou du Bordelais au sud.) constructions basses, utilisation pour les murs de la pierre calcaire claire/ou enduit blanc, toits à faible pente et tuiles romanes:
Que l'on soit à l'ile d'yeu, ile de ré, Ile d'Oleron, Rochefort, Saintes, marais poitevin, Blaye... tout celà est très homogène.

http://static.panoramio.com/photos/original/6682664.jpg (ile d'yeu)
http://static.panoramio.com/photos/original/13735267.jpg (Talmont sur Gironde)

170 km séparent ces deux villes à vol d'oiseau, ce qui est pas mal à l'échelle régionale. On pourrait se croire au même endroit.

Pourtant, à l'Ile d'Yeu on est pas bien loin de la Bretagne historique, tandis qu'à quelques kilometres de Talmont, c'est le Bordelais, avec une ambiance déjà bien distincte:
http://www.villagesdefrance.free.fr/dept/dept_images/ph33_blaye.jpg
http://tivigirl.blog.lemonde.fr/files/copie_de_p7070030.JPG




<< Dans les zones d'altitudes en Italie on retrouve aussi une absence de tuiles "canal" >>
-- Oui, on trouve des lauzes dans les vallées occitanes du Piémont, au Val d'Aoste, et dans la frange rhéto-romaine, notamment le pays ladin au Sud-Tyrol. C'est quand même assez significatif!


Oui, et on a même pas besoin d'aller s'enfoncer dans les confins de l'Autriche ou du pays rhéto-romain pour se trouver face à une absence de toits à tuiles canal: c'est le cas une bonne partie de la la côte ligure (sauf près de la frontière Française), y compris à Gênes bien sur.
http://farm3.static.flickr.com/2165/1814869756_c31bd017f3.jpg?v=0




De même, dans le plaines au nord de l'Auvergne (Limagne, Bourbonnais), l'architecture vernaculaire est alignée sur les canons "franciens" (tuile plate, etc.), la tuile canal fait son apparition à partir de Riom et Clermont-Ferrand, dès qu'on entre en montagne. Ici, c'est le style méridional qui fait figure de butte témoin.



<< Il fut une époque ou cette influence "meridionale" allait bien au delà de Nantes. >>
-- Absolument. On en trouve des témoignages archéologiques jusqu'en Angleterre et en Rhénanie.


Oui, partout dans l'empire romain.




" Bien sûr, le pan de bois n'a rien de spécifiquement germanique, mais il s'est mieux préservée en terre teutonne en raison de la préférence (bien maintenue aux USA) pour la maison détachée, que Tacite signalait déjà dans sa "Germanie" (encore le facteur risque d'incendie). Le fait spécifiquement germanique est de mettre la façade en pignon, ce qui paraît lié à l'habitude de diviser les parcelles en lanières perpendiculaires aux chemins. "


Tout à fait vrai.
PARISIEN   Sat May 23, 2009 9:46 am GMT
<< on a même pas besoin d'aller s'enfoncer dans les confins de l'Autriche ou du pays rhéto-romain pour se trouver face à une absence de toits à tuiles canal: c'est le cas une bonne partie de la la côte ligure >>

-- Exact, mais l'ardoise grise de Ligurie n'a pas la même histoire que l'ardoise en France. Chez nous elle a succédé au chaume, alors qu'en Ligurie elle a été une alternative à la tuile canal du fait de la disponibilité locale en matériau ; son emploi reste combiné avec des modes de construction, pentes, formes, volumes, proportions etc. absolument conformes aux canons italiens classiques.

Tout juste peut-on observer que la moindre densité des couvertures d'ardoise par rapport à la tuile ronde a donné l'habitude de dresser des charpentes un peu plus légères. Avec pour résultat induit que la Ligurie est, hélas, le royaume de la tuile mécanique...
lkl   Sat May 23, 2009 2:03 pm GMT
guest guest   Wed May 27, 2009 10:20 am GMT
just a comment   Wed May 27, 2009 10:23 pm GMT
Chauvigny, near Poitiers might be the exemple of a quintessetially french village, because it shows both northern, nort-western and southern french ambiances in the same time.

http://static.panoramio.com/photos/original/3846117.jpg
http://static.panoramio.com/photos/original/645077.jpg
http://www.francethisway.com/places/images/chauvigny.jpg
http://poitiers.aggloannuaire.com/images/carte_poitiers.png
bubbus   Thu May 28, 2009 12:41 am GMT